Stéphane Germain Iloko Boussengui est originaire du sud du Gabon. Il a suivi un parcours scolaire et universitaire dans son pays. Après ses études secondaires, il intègre l’Université Omar Bongo (UOB) à Libreville où il obtient son doctorat en médecine, d’où son titre de « Docteur ». Durant ses années universitaires au milieu des années 1980, il s’illustre déjà comme leader étudiant en présidant la mutuelle des étudiants de l’UOB. Cette formation de médecin constitue le socle de sa carrière, et il est souvent décrit comme un « médecin de formation » doté d’une approche pragmatique forgée au contact des réalités du terrain.
Parcours professionnel dans le domaine médical et public
Sur le plan professionnel, le Dr Stéphane Iloko Boussengui a consacré une grande partie de sa carrière au secteur de la santé publique gabonaise. Médecin praticien, il a gravi les échelons au sein de l’administration sanitaire jusqu’à occuper le poste d’Inspecteur général de la Santé au tournant des années 2010. À ce titre, il a pu constater de près les faiblesses du système de santé et n’a pas hésité à exprimer publiquement ses préoccupations quant aux indicateurs sanitaires du Gabon. Son passage à l’Inspection générale de la Santé (vers 2010-2011) témoigne de son expertise dans la gestion des politiques de santé, même s’il s’est terminé de façon controversée – il a notamment été mis en cause dans une affaire de procédure de paiement opaque relative à des amendes, ce qui l’a conduit à comparaître en justice en 2011. Néanmoins, cette expérience lui confère une connaissance approfondie des défis du secteur sanitaire gabonais.
En parallèle de son domaine de prédilection qu’est la médecine, Stéphane Iloko Boussengui s’est également investi dans le secteur privé et traditionnel. Il est mentionné comme homme d’affaires, bien qu’aucune entreprise particulière ne soit citée dans sa biographie publique. De plus, il revendique le titre de juge coutumier, signe de son ancrage dans les traditions locales gabonaises. Cette pluralité de casquettes – médecin, haut fonctionnaire de la santé, homme d’affaires et juge coutumier – fait de lui une figure aux profils multiples sur la scène publique.
Engagement politique au sein du PDG
Stéphane Iloko Boussengui a longtemps milité au sein du Parti démocratique gabonais (PDG), l’ex-parti au pouvoir fondé par Omar Bongo. Il y a occupé des fonctions importantes au cours des années 2010, se rapprochant de l’appareil dirigeant du parti. Il a notamment été conseiller du Distingué Camarade Président (titre alors porté par Ali Bongo Ondimba au sein du PDG) auprès du Secrétaire Général du parti, ainsi que porte-parole officiel du PDG. À ce poste de porte-parole, qu’il occupe au moins de 2021 à 2022, il est en première ligne pour défendre les positions du parti au pouvoir. Il intervient ainsi publiquement, par exemple en octobre 2021, pour soutenir la campagne de vaccination anti-Covid initiée par le gouvernement. En mars 2022, toujours en tant que cadre du PDG, il appelle de ses vœux la constitution d’une « majorité présidentielle arc-en-ciel » afin d’assurer la réélection sans faille d’Ali Bongo en 2023. Il est reconnu en interne pour son franc-parler, n’hésitant pas à exprimer des avis tranchés qui lui vaudront quelques inimitiés dans les rangs du parti. En juillet 2022, il dénonce publiquement les « propos violents » tenus contre lui par un de ses camarades PDG, Michel-Philippe Nzé, signe de tensions internes liées à ses prises de position directes.
Après la chute du régime d’Ali Bongo consécutive au coup d’État militaire du 30 août 2023, Iloko Boussengui prend ses distances avec la ligne du PDG. Il critique ouvertement la gouvernance de la junte militaire (Comité pour la transition et la restauration des institutions, CTRI), estimant que les promesses de la transition n’ont pas été tenues et parlant de « onze mois d’enfumage » à propos du bilan du régime de transition. Finalement, il annonce sa démission du PDG le 20 décembre 2024, dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux. Dans ce message adressé à ses « camarades du Parti » et aux Gabonais, l’ex-porte-parole du PDG dénonce les dérives qu’il a constatées au sein de sa formation politique, notamment depuis les événements du 30 août 2023. Cette démission intervient moins de quatre mois avant l’élection présidentielle, en théorie trop tard pour lui permettre d’être candidat selon le Code électoral, ce qui fera polémique (certains observateurs soulignant qu’il n’aurait pas respecté le délai légal de démission de 4 mois). Quoi qu’il en soit, cette rupture marque la fin de plus de deux décennies d’affiliation au parti au pouvoir et le début d’une nouvelle trajectoire politique indépendante.
Création d’« Ensemble pour le Gabon » et rupture avec ses cofondateurs
Dans la foulée de son départ du PDG, Stéphane Iloko Boussengui s’associe à d’autres figures politiques pour fonder une nouvelle plateforme d’opposition. Fin 2024, il devient l’un des membres fondateurs d’Ensemble pour le Gabon (EPG), une coalition initiée et dirigée par Alain-Claude Bilié-By-Nze, ancien Premier ministre d’Ali Bongo. Cette plateforme se veut une force d’union de diverses personnalités politiques en vue des échéances électorales de 2025, capitalisant sur l’ouverture de la transition. En octobre 2024, alors qu’il se présente déjà comme membre d’EPG, Dr Iloko parcourt le pays pour militer en faveur du « Non » lors du référendum constitutionnel, marquant son positionnement clairement en opposition aux orientations de la transition en place
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