Biographie
Alain-Claude Bilié-By-Nzé effectue ses études primaires dans sa province natale de l’Ogooué-Ivindo, puis rejoint l’École secondaire des cadets de la police (ESCAP) à Libreville pour son cycle secondaire. Après l’obtention du baccalauréat, il poursuit des études de lettres à l’Université Omar-Bongo de Libreville
Durant ses années universitaires, il s’illustre par son activisme étudiant : il fonde le Syndicat des Étudiants Gabonais (SEG), première organisation syndicale étudiante du pays, dont il sera le premier et dernier président. Son engagement lui vaut des démêlés avec les autorités académiques – il aurait été exclu de l’université en 1994 après une grève ayant dégénéré. Cette expérience marquante forge sa réputation de militant déterminé dès sa jeunesse.
Parcours professionnel
Débuts et ascension sous Omar Bongo :
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2000-2005 : Bilié-By-Nzé entame sa carrière publique à la mairie de Libreville (2000), puis occupe des postes de chargé de mission dans plusieurs ministères entre 2002 et 2005 (Droits de l’homme, Agriculture, Transports).
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2006 : Omar Bongo Ondimba, alors président, le fait entrer au gouvernement comme ministre délégué à la Communication et porte-parole du gouvernement, lançant ainsi sa carrière nationale. La même année, il est élu député de la commune de Makokou (canton Ntang-Louli) à l’Assemblée nationale.
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Janvier 2007 : Il change de portefeuille et devient ministre délégué aux Transports et à l’Aviation civile.
Sous la présidence d’Ali Bongo :
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Mars 2012 : Proche du nouveau président Ali Bongo Ondimba, Bilié-By-Nzé est nommé conseiller politique du président de la République et porte-parole de la Présidence.
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Septembre 2015 : Retour au gouvernement en tant que ministre de la Communication, cumulant à nouveau la fonction de porte-parole du gouvernement.
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Octobre 2016 : Promu ministre d’État, il se voit confier le Ministère de l’Économie numérique, de la Communication, de la Culture et des Arts, tout en conservant le porte-parolat.
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Mai 2018 : Nommé ministre d’État aux Sports et à la Culture, chargé du Tourisme. La même année, il est élu député du 2ᵉ arrondissement de Makokou.
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Juin 2019 : Devient ministre d’État, ministre des Affaires étrangères du Gabon.
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Juillet 2020 : Nommé ministre d’État, ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques.
Accession au poste de Premier ministre :
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Mars 2022 : Lors d’un remaniement, il conserve le portefeuille de l’Énergie et de l’Eau et est en plus désigné porte-parole du gouvernement.
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Octobre 2022 : Promu vice-Premier ministre, tout en gardant la charge de l’Énergie et le rôle de porte-parole.
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9 janvier 2023 : Alain-Claude Bilié-By-Nzé est nommé Premier ministre du Gabon, succédant à Rose Christiane Ossouka Raponda. Il devient ainsi le 13ᵉ chef du gouvernement du président Ali Bongo. Son mandat sera cependant bref : il est renversé le 30 août 2023 lors du coup d’État militaire qui évince le président Bongo du pouvoir.
Campagne politique pour 2025
Après le coup d’État d’août 2023, une transition militaire s’installe au Gabon sous la direction du général Brice Clotaire Oligui Nguema. Des élections générales sont annoncées pour mettre fin à la transition, avec un scrutin présidentiel prévu le 12 avril 2025. Alain-Claude Bilié-By-Nzé s’impose alors comme un acteur majeur de l’opposition civile dans cette transition : il annonce sa candidature à la présidentielle de 2025 en se posant en alternative au régime militaire. En 2024, il quitte les rangs du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir pendant 56 ans) pour créer sa propre plateforme politique intitulée « Ensemble pour le Gabon », marquant sa rupture officielle avec le camp Bongo. Son objectif est de se présenter comme un candidat d’expérience mais indépendant de l’héritage familial Bongo, face au président de transition Oligui Nguema qui brigue également le pouvoir civil.
Positionnement et stratégie : Bilié-By-Nzé tente de se refonder une image d’opposant crédible, malgré son long parcours aux côtés de la famille Bongo. Conscient que beaucoup le perçoivent comme le représentant de l’« ancien système », il assume son passé tout en promettant une rupture avec les dérives du régime précédent. « J’assume d’avoir travaillé dans ce système… le PDG n’a pas fait que de mauvaises choses », affirme-t-il, tout en reconnaissant que la fin du règne d’Ali Bongo « n’a pas été ce qu’on aurait espéré ». Il insiste néanmoins sur le danger d’une perpétuation du pouvoir militaire : selon lui, élire un officier putschiste reviendrait à pérenniser la mainmise de l’armée sur le pays, ce qu’il présente comme un risque pour la démocratie. Cette rhétorique vise à mobiliser l’électorat civil en sa faveur, en capitalisant sur le désir d’un retour à un régime constitutionnel. Observateurs et analystes notent toutefois que le pari est ambitieux pour Bilié-By-Nzé, compte tenu de son lien avec l’ancien régime et de la popularité dont jouit le coup d’État auprès d’une partie de la population.
Programme politique : Malgré ce passif, Alain-Claude Bilié-By-Nzé déroule un programme qu’il qualifie lui-même de pragmatique et réformateur, mêlant continuité et renouveau. Sur le plan économique et social, il prône la fin de la “rente” pétrolière et minière héritée de l’ère coloniale, afin de mettre un terme à la dépendance structurelle du Gabon vis-à-vis de l’exportation de matières premières brutes. Il propose une diversification de l’économie et une “nouvelle indépendance économique” fondée sur la transformation locale des ressources et le développement du secteur privé. Bilié-By-Nzé promet également de créer des emplois et de stimuler l’initiative privée, d’améliorer l’accès aux services de base (soins de santé, eau potable, électricité) et de moderniser les infrastructures insuffisantes du pays. Il met l’accent sur la jeunesse, proposant la mise en place d’un « minimum jeunesse », sorte d’allocation ou accompagnement pour aider les jeunes diplômés à accéder à un premier emploi.
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